Jean Boghossian à Beyrouth jusqu’au 28 octobre

Trois ans après sa dernière exposition à Beyrouth, l’artiste Jean Boghossian revient à la ville pour montrer aux amateurs d’art libanais ses créations engageantes, cette fois dans l’ancien immeuble de L’Orient Le Jour, où les traces de la guerre civile rejoindront les dessins de feu de l’artsite, créant une exposition unique intitulée « Building With Fire » (Construire avec le feu), présentée du 18 septembre au 28 octobre 2018.


"Le feu comporte un risque qui rend mon travail plus intense et excitant"
"Le feu comporte un risque qui rend mon travail plus intense et excitant"


Organisée par l'Association des festivals culturels libanais en collaboration avec la galerie Tanit, fondée par Mme Naila Kettaneh-Kunigk et organisée par Bruno Corà, directeur de la Fondation Burri à Città di Castello en Italie, l'exposition présente des œuvres d'art conçues avec du feu, une technique rare dans l'art contemporain, exposés dans l'ancien immeuble de L'Orient-Le Jour et dans la crypte de l'Université Saint-Joseph où une sélection de ses Burned Books (Livres Brûlés) accompagnés d'une œuvre «Pigments» a été inaugurée lors d'un dîner VIP.


À la suite d'un «feu constructif», une expression de son art, Boghossian présente des œuvres faites avec le feu et le pigment, ordre, géométrie, rythme, composition et figures d'un équilibre répondant à un besoin de reconstruction et de rénovation culturelles et civiles.


Commentant son exposition, il a affirmé : “Les visiteurs vont voir tout d’abord le dernier souffle d’un immeuble iconique avant sa destruction et sa renaissance. Ensuite, le thème principal de mon exposition est, comme l’indique son titre, « Building With Fire » (Construire avec le feu), cet immeuble à travers la destruction engendrée par ce feu. Pour cette exposition, nous nous sommes principalement concentrés sur l’idée d’une géométrie émanant du chaos, créée par la fumée et la matière brûlée. Les visiteurs pourront ainsi voir une sélection de mes œuvres les plus récentes, ainsi que des œuvres qui correspondent à ce que j'ai présenté à Venise l'année dernière. »


Quant au conservateur de cette exposition, M. Bruno Corà, il a déclaré en commentant le travail de Boghossian : « La pratique artistique de Jean Boghossian fait preuve de recherche et montre un doute logique face à des certitudes faciles. 


Le questionnement constant du hasard est l’un des principes directeurs de son travail, à partir duquel naissent très souvent des œuvres inattendues. Comme un sourcier cherchant de l’eau, il a le don de le découvrir et de le trouver. C'est une qualité que peu possèdent.


«Ce que j'aime dans le feu, c'est qu'il ne peut pas être facilement dompté, il m'a brûlé plusieurs fois. Cela comporte un risque qui rend mon travail plus intense et excitant. » Avec ces mots, Boghossian décrit le feu, son compagnon et sa muse. Avec lui, il transforme la destruction en construction, une idée incarnée dans son œuvre. Les amateurs d'art auront la chance de vivre cette métamorphose du 18 septembre au 28 octobre 2018 dans l’ancien immeuble de L'Orient-Le Jour, aux Souks de Beyrouth et dans la crypte de l'Université Saint-Joseph à Beyrouth.