Organisée par l’Association Libanaise des Festivals Culturels en association avec la Galerie Tanit fondée par Madame NailaKettaneh-Kunigk, avec comme commissaire d’exposition le directeur de la Fondation Burri à Città di Castello en Italie,Bruno Corà, cette exposition regroupe à la fois des œuvres ayant été présentées à Venise ainsi que plusieurs séries de nouvelles toiles spécialement conçues pour l’occasion qui seront présentées dans l’ancien siège du quotidien L’Orient Le Jour à Beirut Souks, ainsi que dans la crypte de l’Université Saint Joseph où l’artiste exposera une sélection de ses Livres Brûlésaccompagnés d’une œuvre « Pigments » .
S’il a choisi le bâtiment de L’Orient Le Jour pour son histoire marquée par la guerre civile, il entend, grâce à son art, apporterun dernier souffle à ce bâtiment détruit avant sa résurrection. La crypte, quant à elle, lui a été inspirée pour son caractère intime et spirituel.
Evoquant son art, Jean Boghossian explique : « Lorsque j’ai expérimenté le feu, il est devenu mon partenaire, il m’a apprivoisé, il m’a choisi ; je suis son médiateur, son révélateur. Le feu est un élément violent, mais je décide de l’utiliser hors de son contexte. Je le rends constructif en le manipulant pour faire de l’art. Ainsi, les livres que je brûle deviennent des sculptures. »
Après sa dernière exposition à Beyrouth en 2015 qui marqua le début de sa collaboration avec Bruno Corà, Jean Boghossianpose à nouveau un regard sur sa terre d’origine, le Liban. Il propose une réflexion sur les affres d’un conflit et ses conséquences directes sur l’architecture de la ville de Beyrouth, sous le prisme de l’éternel paradoxe du feu à la fois destructeur et constructeur. Ses œuvres, bien que réalisées à l’aide de la flamme, présentent un ordonnancement géométrique qui permet un dialogue apaisé avec l’histoire du lieu. Le rythme, la composition et l’équilibre présents dans ses œuvres, répondent ainsi à un besoin de reconstruction et de renouveau civil et culturel.