La Roumanie célèbre sa fête nationale avec le Conservatoire National Supérieur de Musique au Liban

Depuis le 1er décembre 1918, le jour de l’unification (fête nationale roumaine) est célébré chaque année. Ce point culminant de la lutte de nombreuses générations de Roumains issus de toutes les provinces n’est autre que la concrétisation de l’aspiration à un idéal de vivre en liberté, dans un État indépendant et souverain. « Le 2 décembre, nous poursuivrons une tradition vieille de quinze ans : des concerts, dédiés à notre Fête nationale, se déroulant à Beyrouth. Cette initiative est le fruit d’une profonde coopération entre notre ambassade et le Conservatoire National Supérieur de Musique au Liban. Nous sommes reconnaissants à cette institution culturelle réputée, à son président, le Dr. Walid Moussallem, et aux membres de l'Orchestre Philharmonique. Leurs efforts de survie sont grandement appréciés, au vu des épreuves qu'ils traversent depuis plus de deux ans. Nous souhaitons, par-là, apporter un message de solidarité, d'espoir et de confiance en un avenir meilleur », indique l’ambassadrice de Roumanie au Liban, M. Radu Cătălin Mardare. Cette « reprise d’espoir », comme le qualifie le Directeur du Conservatoire, le Dr. Walid Moussallem, marque « l’importance du rôle qu’occupe la musique dans des pays tels le Liban et la Roumanie ». 


Le concert mettra en vedette deux invités spéciaux, venus de Roumanie dont la présence a été rendue possible grâce au soutien apporté par la Romanian Musicians’ Association for Performers Creation (l'Association des musiciens roumains pour les créations artistiques-UCIMR) : 


- Cristian Lupeș, chef d'orchestre, jouissant d'une excellente réputation tant sur le plan national qu’international. Il est très apprécié pour son travail extraordinaire sur la musique contemporaine, ainsi que pour ses réalisations impressionnantes en tant que directeur général de Sibiu State Philharmonic. Celui-ci déclare : « Je suis reconnaissant d'être ici à Beyrouth pour ce concert, qui est une célébration, non seulement de la fête nationale de la Roumanie, mais aussi de la belle et longue relation entre la Roumanie et le Liban. Je remercie l'Ambassade de Roumanie, Son Excellence M. Radu Catalin Mardare, l'Association des musiciens roumains pour les créations artistiques et le Conservatoire National Supérieur de Musique au Liban pour cette opportunité honorifique. De tels événements témoignent de l'importance de l'art et du fait que, quelles que soient les difficultés, ensemble, nous pouvons réaliser des choses merveilleuses ». 


- Georgiana Pană, un talentueux soliste de flûte de pan, qui s'est produit avec des orchestres célèbres sur les grandes scènes de Roumanie mais aussi de maints pays du monde entier. 


Le programme porte donc une empreinte roumaine, avec un triptyque pour l’orchestre, qui traite de la recherche d'une nouvelle idée musicale. Au final, le compositeur adoptera toutefois un thème musical très connu de l’univers de la culture musicale traditionnelle roumaine, suivi de Ciocârlia (l’Alouette), un air roumain très cher à notre public. Comme de nombreux pays, la Roumanie est connue pour sa riche tradition musicale en matière de flûte de pan. La dernière partie du concert englobera la première symphonie de Prokofiev, un bijou musical exceptionnel.


 


Relations romano-libanaises


« Depuis 1965, les relations diplomatiques, politiques et économiques se tissent entre la Roumanie et le Liban, ce pays étant notre principal partenaire commercial au Moyen-Orient. Nous coopérons, d’ailleurs, dans de nombreux domaines d'activité », précise M. Mardare, poursuivant « il existe une importante communauté libanaise dans notre pays et une grande communauté de Roumains au Liban, toutes deux jouant un rôle important dans l’approfondissement des relations entre les deux pays ». Dans ce contexte, il serait intéressant de souligner que la culture et l'éducation sont deux piliers de la relation étroite et de longue date d'amitié et de coopération entre le Liban et la Roumanie. Notons que l’orchestre philarmonique libanaise regroupe bon nombre de musiciens roumains, « preuve de l'excellence de notre enseignement musical supérieur. Nous sommes également fiers que de nombreux Libanais talentueux se soient formés en tant que musiciens et aient accompli leur maîtrise artistique en Roumanie, au cours des dernières décennies », se réjouit l’ambassadrice. 


« Nous avons beaucoup à apprendre (Libanais et Roumains) de notre propre histoire, et aussi les uns des autres. Nous avons tous dû nous battre, à un certain moment de l'histoire, pour la préservation notre identité, de notre liberté, de  notre indépendance et de nos principes de démocratie. Une leçon apprise est que, dans les moments les plus difficiles auxquels nous avons été confrontés en tant que peuple, l'unité autour de nos valeurs nationales, nos idéaux communs et une foi inébranlable en notre destin nous ont permis d'atteindre nos objectifs. La Grande Union du 1er décembre 1918 en est la preuve concrète », souligne M. Mardare.


De son côté, M. Lupes indique que l’histoire de l’humanité a pu mettre en évidence une certitude : les artistes ont aidé les hommes à surmonter les temps difficiles. « N'oublions jamais que tous les grands artistes sont passés par de rudes périodes - socialement, économiquement, culturellement, etc. Ils n'ont jamais, pour autant, abandonné leur art, choisissant d’utiliser le contexte qui se présente à eux pour innover, aider à l’apaisement des esprits et laisser des empreintes pour les générations futures. En tant qu'artistes, notre mission est de maintenir la culture vivante et d'offrir confort et soutien à toute l’humanité. La priorité ne devrait pas aller aux besoins immédiats uniquement. A long terme, c’est notre patrimoine culturel qui fait de nous ce que nous sommes ».


« Ainsi, en initiant l’homme à la musique, non seulement nous lui communiquons le goût de la Beauté et l’Art, mais nous l’initions aussi à la discipline, au sens civique, à l’humanisme… C’est dans ce sens que je tiens à annoncer le projet en cours que l’on a entrepris avec les Chinois : il s’agit de la construction d’une salle de concert de 1200 places et d’un bâtiment de huit étages pour le Conservatoire qui sera en mesure de délivrer des diplômes universitaires, ce qui fera de lui un centre de rayonnement pour toute la région », conclut le Dr. Moussallem.